Paroles d’entrepreneurs – Meziane IDJEROUIDENE, président de WEAVING GROUP
Dans le cadre de nos « paroles d’entrepreneurs », c’est au tour de Meziane IDJEROUIDENE, Président du groupe Weaving, de partager avec nous quelques clés de sa réussite.
Créé en 1983 par Arezki IDJEROUIDENE (le père de Meziane), le groupe Weaving représente aujourd’hui 11 participations réunissant 1500 collaborateurs (dont 50% à l’étranger) pour 350 millions d’euros de CA cumulé dans des secteurs d’activités tels que l’industrie, le transport, le voyage, la communication et la finance.
Plus d’info sur le groupe Weaving en bas d’article et sur weaving-group.com
Frédéric Howiller : Meziane, en 2017 nous fêtons les 34 ans d’existence du groupe Weaving, quel regard portez-vous sur le parcours du groupe ?
Meziane Idjerouidene : Du respect et beaucoup d’admiration pour le parcours de mon père qui a créé une entreprise en 1983 : GoFast Transport et a su la diversifier pour en faire un groupe.
Il faut toujours rester vigilant car rien n’est acquis, quels que soient les secteurs d‘activité et être en capacité de s’adapter, d’évoluer et de se remettre en question très régulièrement.
Le groupe est présent dans différents secteurs d’activité, son fonctionnement permet à toutes les marques et à celles qui viendront le rejoindre, de se développer selon leur identité, leur caractère propre tout en s’appuyant sur les valeurs fortes du Groupe.
Frédéric Howiller : Et en ce qui vous concerne, quel regard portez-vous sur votre parcours personnel ?
Meziane Idjerouidene : J’ai évolué au sein du groupe familial depuis mon plus jeune âge. Je n’avais aucune obligation de mon père, bien au contraire. Simplement le seul moyen de le voir c’était de l’accompagner le weekend sur son lieu de travail lorsqu’il développait une offre complète de services de transport basée sur la complémentarité entre les différents modes de transports et finalement, je suis tombé dans la marmite…
Au fil des années, le Groupe s’est ouvert à de nouveaux horizons. En parallèle de mes études, je me suis également « diversifié » j’ai dû apprendre sur le terrain et m’adapter. La légitimité se gagne tous les jours, elle est un bien précieux à entretenir, à préserver tout au long de sa vie, c’est ce que j’essaie de faire en mettant en adéquation les mots avec les actions, sinon les mots n’auraient aucune valeur.
Je suis très bien dans ce que je fais, j’ai aimé avoir des responsabilités très jeune, cela me plaît. Je ne suis pas de nature à m’enfermer dans un seul secteur aussi intéressant soit-il.
C’est en travaillant sur différents sujets dans différents domaines que je trouve mon équilibre.
Et peu importe le métier , ce qui compte ce sont les valeurs de travail, d’intégrité. Il n’y a pas de recette miracle pour réussir, un peu chance est aussi nécessaire.
Frédéric Howiller : Quels sont les moments ou les événements qui vous ont marqué en particulier ?
Meziane Idjerouidene : Les moments difficiles marquent, font la force et le caractère d’une entreprise ; c’est surtout« quand tout va bien », que la remise en question doit avoir lieu.
A la fin des années 80 et jusqu’au milieu des années 90, GoFast a eu des difficultés et mon père ne se versait plus de salaires afin de maintenir les emplois de ses salariés. Pendant deux ans, nous vivions sur le salaire de ma mère qui était agent de voyages, c’est une décision qui m’a, à jamais marqué. Se sacrifier pour son personnel c’est un acte marquant, qui donne à bien des égards une ligne de conduite forte.
Les valeurs transmises l’ont été par ce type d’actes et non par les mots.
Un autre événement marquant fut la création en 1998 de notre compagnie aérienne, une aventure fantastique. J’ai pu y exercer différents métiers qui m’ont fait apprendre et comprendre les exigences opérationnelles et prendre goût à la relation clients, cœur de toutes entreprises de services.
Frédéric Howiller : Comment expliquez-vous cette réussite ? Quels sont vos recettes ou fondamentaux pour cela ?
Meziane Idjerouidene : S’il y avait une recette, ce serait trop facile et il n’y aurait plus de plaisir à travailler. Le travail, la persévérance, apprendre de ses erreurs, se remettre en question, avoir une organisation simple et bien sûr avoir un peu de chance sont des conditions à mon avis indispensables.
Frédéric Howiller : En termes de valeurs, quelle est la philosophie de Weaving ?
Meziane Idjerouidene : Il est indispensable pour moi, personnellement et intellectuellement parlant, d’avoir des valeurs humaines comme le travail, la simplicité, un caractère fort, un positionnement de niche ou encore un esprit en permanence ouvert sous peine de disparaitre.
Frédéric Howiller : En tant que Président de ce groupe, quels sont les défis personnels et professionnels auxquels vous avez dû et devez faire face aujourd’hui ?
Meziane Idjerouidene : Ils sont divers d’une entreprise à l’autre : les enjeux ne sont pas les mêmes, les histoires sont différentes. Il y a beaucoup de gestion humaine, savoir s’adapter, mettre les équipes en mouvement, être réactif face aux évolutions diverses, à la concurrence.
Frédéric Howiller : Comment vous y prenez vous pour les gérer ?
Meziane Idjerouidene : Il y a plusieurs marques au sein du groupe, mon rôle ainsi que celui de mon frère, Idir, diffèrent d’une entreprise à l’autre.
L’histoire de chacune est différente, notre niveau de participation dans telle ou telle entreprise l’est également, le degré d’implication est donc fonction de la structure.
J‘essaie de m’adapter et j’utilise mes expériences et les problèmes rencontrés pour en faire bénéficier l’ensemble des sociétés.
Frédéric Howiller : Quelles sont les perspectives d’avenir pour le groupe Weaving ?
Meziane Idjerouidene : Rester fidèle à notre ADN et continuer à nous développer, soit dans nos secteurs historiques (logistique, transport, voyage et communication digitale) ou dans d’autres environnements, en conservant notre philosophie de marques fortes et innovantes aussi bien en France qu’à l’international.
Frédéric Howiller : Que diriez-vous aux entrepreneurs / dirigeants qui nous lisent et ont l’ambition de développer leur entreprise ?
Meziane Ijderouidene : Comme évoqué il y a bien évidemment des prérequis : le travail, la passion, un business model souple, une identité forte et une capacité à s’adapter rapidement.
Au-delà des business model, des innovations technologiques, ce sont les femmes et les hommes qui sont au cœur de tout, il est donc essentiel de bien s’entourer. Après il y a une part de chance et il faut vivre des difficultés pour apprendre.
Il n’y a pas de règle particulière, tous ces ingrédients sont indispensables mais ne garantissent pas les succès, il faut être là au bon moment, saisir les opportunités et souvent quand nous les saisissons nous ne nous en rendons pas compte. Parfois, le côté instinctif nous fait aussi faire des erreurs…
Est-ce que cela aurait le même charme s’il y a avait des règles pour réussir ?
L’équipe du CNDC remercie Meziane Idjerouidene pour cet échange.