Une pandémie récente, un précédent virtuel
En septembre 2005, une pandémie se déclare dans le jeu World of Warcraft provoquant une panique générale chez les joueurs d’un des plus célèbres jeux de rôle en ligne massivement multijoueur, les MMORPG pour les connaisseurs.
Sans forcément revenir sur les mécanismes de la propagation du virus « du sang vicié », il est poignant de noter que le « cluster » dans lequel les programmeurs avaient prévu de le cantonner n’a pas joué son rôle. Rapidement, les zones urbaines se remplirent de cadavres et les rues des villes furent littéralement blanches des os d’avatars morts. Les réactions des joueurs furent variées mais ressemblèrent à des comportements bien réels, des personnages capables de guérison offrirent leurs services de soins, certains guidèrent les joueurs pour les mettre à l’écart des zones infectées, les campagnes principalement. Enfin, quelques insubordonnés essayèrent de profiter de la situation, voire tentèrent de propager volontairement la maladie.
Malgré des mesures de quarantaine proposées par les programmeurs, l’éditeur Blizzard n’eut d’autres choix que de réinitialiser les serveurs pour corriger rapidement les algorithmes du jeu afin que les personnages des joueurs ne soient pas trop affectés par l’épidémie.
L’incident intéressa un temps les épidémiologistes qui y trouvèrent l’occasion d’analyser les réactions éventuelles des populations face à une épidémie. Gageons que les prévisionnistes de l’OMS utilisent actuellement ce type d’outils de simulation virtuelle pour perfectionner leurs modèles prédictifs de propagation du COVID-19 et proposer des méthodes efficaces pour endiguer l’épidémie actuelle.
Notre réalité sanitaire ne peut malheureusement pas profiter de la réversibilité des mondes virtuels, les quatorzaines, l’interdiction de se déplacer, l’exercice du droit de retrait, les ruptures d’approvisionnement, la possibilité d’un krach boursier, la nécessite de pourvoir aux besoins primaires des individus… tous ces phénomènes, exacerbés par une peur irrationnelle, impactent désormais directement la vie et la pérennité des entreprises.
La sécurisation du télétravail en question
En dehors des différents plans de communication et de gestion de crise initiés par tous les gouvernements, les parades pour permettre une continuité d’activité au sein de nos TPE/PME se multiplient. Les systèmes d’information s’ouvrent notamment au télétravail en utilisant parfois les moyens du bord : usage du matériel familial, accès distants peu sécurisés, visioconférence sur plateforme publique, stockage Cloud massif, échange de messages par webmails interposés… autant d’outils qui sont souvent non maîtrisés et non supervisés.
La désorganisation inhérente à cette crise entraînera à coup sûr un effet d’aubaines pour les organisations délinquantes, du coronavirus aux virus informatiques, la boucle se refermera sans aucun doute sur les précieuses données des entreprises et nous assisterons à des vols massifs d’informations ou des pertes de souveraineté sur certaines infrastructures techniques.
Nous ne pouvons que rappeler ici le principe de précaution sur les pratiques liées à vos systèmes d’information : tout affaiblissement potentiel du niveau de sécurité doit vous alerter en tant que dirigeant et doit être évalué par des professionnels qui doivent vous apporter les garanties nécessaires. Il conviendra, à terme, de créer, consolider ou adapter dans votre société vos Plans de Continuité d’Activité et Plans de Reprise d’Activité dans le domaine des technologies suivant les risques rencontrés.
Comme l’a mentionné le Ministre de l’Économie et des Finances, Monsieur Bruno Le Maire, le lundi 9 mars 2020, il y aura un après COVID-19 pour les entreprises et plus largement pour l’organisation de l’économie mondiale. Sécuriser les rouages de son activité dans chacun des 8 domaines de l’entreprise face aux risques sanitaires, climatiques et technologiques est, devient et sera une priorité pour les dirigeants des entreprises.